Décryptage : Clones, ecig et contrefaçons – Perspectives
Nous continuons notre dossier sur les clones. Dans notre dernier billet, nous nous étions contentés de faire le point sur la réglementation en usage et avons pu établir que les clones entrent dans la catégorie des contrefaçons, impliquant de ce fait des pénalités pour celles et ceux qui les vendent ou les achètent. Dans ce billet, nous tâcherons de comprendre pourquoi les clones suscitent tant d’intérêt, d’évaluer l’éventuelle responsabilité des créateurs et des vendeurs dans leur succès et de saisir la différence entre les clones et les originaux. Nous interrogerons enfin la pertinence de l’achat d’un clone à l’heure où les grandes marques occidentales se mettent à faire du « low-cost ».
L’attaque des clones : pourquoi des clones ? Pourquoi la course au matériel ?
La motivation qui pousse des vapoteurs à acheter des clones paraît à première vue évidente : le prix. En effet, pourquoi aller dépenser plusieurs centaines d’euros dans du matériel de cigarette électronique quand on peut acheter une copie de ce même matériel à 10 fois moins cher ? Tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter du matériel haut-de-gamme.
Faudrait-il donc que les vapoteurs les moins fortunés n’aient accès qu’à du matériel standard ? Seuls les vapoteurs fortunés ayant alors accès à du matériel de prestige. Cela créerait de facto un clivage douteux d’un point de vue éthique : les fumeurs sont tous égaux face aux dangers que représente le tabac et tout le monde devrait pouvoir avoir accès à du matériel de qualité.
Le corollaire de cette réflexion paraît lui aussi évident : pourquoi chercher à avoir toujours plus ? Ne peut-on arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique simplement avec du matériel standard ? A-t-on besoin d’un matériel haut-de-gamme pour se libérer de sa dépendance au tabac ? Un fumeur a-t-il plus de chances d’arrêter de fumer avec un Mirror par Katoà 140€ monté sur un First à 150€ plutôt qu’avec un starter kit Stardust à 40€ ? Bien sûr la qualité de la vape n’a rien à voir entre les deux configurations présentées ici. Mais certains se contentent parfaitement du starter kit alors que d’autres ne sont satisfaits qu’avec la configuration haut-de-gamme.
Les réponses ici sont profondément dépendantes des individus. Certains se contentent de cigarettes électroniques de type eGo ou de mods et atomiseurs standards sans éprouver le besoin de se livrer à une course à l’armement qui semble pourtant caractéristique du monde de la vape. D’autres à l’inverse, avec un esprit plus geek, cherchent absolument à tester toujours plus de matériel toujours plus nouveau et innovant, satisfaisant par là un intime besoin de posséder et utiliser ce qui se fait de mieux.
Il nous semble que le facteur commun est le plaisir. On le sait, fumer provoque du plaisir au fumeur. C’est une réaction à la fois physiologique liée à la dépendance à la nicotine mais aussi une réaction psychologique liée à tout ce que l’inconscient du fumeur investit dans sa clope. Acheter du beau matériel ou tester du matériel nouveau provoque dans les deux cas du plaisir.
Difficile dès lors de juger les uns comme les autres : ceux qui achètent des atos et mods haut-de-gamme et ceux qui achètent les clones. Les deux réactions sont logiques. Les premiers aiment posséder de beaux objets (qu’ils soient artisanaux ou industriels), les seconds cherchent plutôt la performance et l’innovation. Dans les deux cas, le besoin d’avoir « mieux » que le kit de base est le même ; le plaisir ressenti à l’utilisation de ce matériel, le même également.
La responsabilité des moddeurs et vendeurs
Mais au-delà du prix, tout le monde s’accorde à dire qu’un autre facteur favorise les clones face aux originaux : la pénurie perçue comme organisée. On le sait, de nombreux mods ou atos artisanaux ou industriels haut-de-gamme sont fréquemment en rupture de stock, quand ils ne sont tout simplement pas fabriqués en séries limitées. Or, qui dit série limitée, dit sélection, privilège.
On touche là à du marketing pur : pour satisfaire les vapoteurs à l’âme de collectionneurs et leur donner l’impression qu’ils possèdent un objet rare, il faut que celui-ci soit vraiment rare. On restreint l’offre, boostant par là-même la demande. On crée une attente, un désir et, in fine, une satisfaction de posséder que peu de choses égalent. Dans ce contexte, comment blâmer ceux qui, lassés de ne jamais faire partie des chanceux qui ont obtenu le produit tant convoité, se tournent finalement vers une copie chinoise ? Comment blâmer ceux qui rejettent cette stratégie élitiste dont l’éthique laisse effectivement à désirer ?
D’un autre côté, la plupart des moddeurs artisanaux ne sont pas des fabricants professionnels. Ils ont une vie par ailleurs et ne peuvent pas (ou ne souhaitent pas) faire de la fabrication de mods ou d’atos leur activité principale. Peut-on les blâmer ? Mais ce choix implique que peu d’exemplaires peuvent être produits pour chaque création ou, a minima, chaque batch…
Les créations originales sont-elles trop chères ?
En outre, le prix des créations haut-de-gamme, qu’elles soient artisanales ou industrielles, est généralement décent. Le design initial, la création, le choix de matériaux de grande qualité, l’usinage, la finition, la main d’œuvre, etc. Tout cela a un coût qui ne peut que se répercuter sur le prix de vente final.
Face à cela, les copies chinoises sont évidemment avantagées : il suffit de copier le design au lieu de l’inventer, de choisir des matériaux de moindre qualité, de faire fabriquer les pièces à la chaîne, en grands volumes, avec des finitions de moindre qualité et par une main d’œuvre peu coûteuse, exploitée généralement dans des conditions plus que douteuses, et vous obtenez un produit 10 fois moins cher, sur lequel la marge est encore considérable !
Il est absurde de vouloir comparer le prix d’une création originale et celui d’une copie chinoise ! Les contextes socio-économiques de production n’ont rien à voir et, soyons honnête, la qualité des finitions non plus !
Est-il intéressant d’acheter un clone ?
Ceci nous amène tout logiquement à la question suivante : est-il intéressant d’acheter un clone ? Sur ce sujet, les avis divergent. Car si ceux qui n’ont jamais eu entre les mains l’original sont souvent relativement satisfaits de leur clone (d’autant plus qu’on est moins exigent avec un ato à 15€ qu’avec le même ato à 150€…), ceux qui ont eu les deux entre les mains vous diront généralement qu’un monde sépare les deux versions. Pas de vis moins fluides, matériaux de moins bonne qualité, qualité de vape inférieure ou moins bonne conductivité pour les mods, etc. Bref, les copies seraient donc bien des copies, et rien que des copies (ceci dit, ceux qui achètent les originaux une fortune oseraient-ils avouer, même si c’était vrai, que la copie est aussi bonne que l’original, c’est un autre débat…).
Pour autant, sachant que certains fabricants, comme Smoktech par exemple ou Innokin, innovent en créant leurs propres modèles, peu chers et performants, en particulier au regard de leurs tarifs très abordables, pourquoi vouloir à tout prix une copie sans doute de piètre qualité d’un matériel de prestige quand on peut avoir du matériel de qualité à prix correct ? Cela nous ramène à notre problème de la course à l’armement. Si l’on ne peut s’offrir un mod First, pourquoi ne pas choisir un Fury S ?!
L’avenir des clones à l’heure de l’Expromizer
Avec l’Expromizer, eXvape a initié une nouvelle tendance très prometteuse : celle du matériel haut-de-gamme à un prix lowcost, ou presque. En clair : exploiter au mieux la mondialisation pour proposer des produits innovants, de grande qualité, à un prix abordable, pour satisfaire la grande majorité des vapoteurs.
En effet, avec l’Expromizer, on découvre un atomiseur salué par tous comme un excellent produit offrant une qualité de vape exceptionnelle. En cause : une conception européenne par une grande marque reconnue. Le prix en revanche, est tout à fait raisonnable. En cause : la sous-traitance de sa fabrication… en Chine. La boucle est bouclée. Voilà un fabricant qui a su trouver la parade à la guerre des clones.
Il y a fort à parier qu’à côté de produits chers et prestigieux, de plus en plus de marques se mettent, à l’instar d’eXvape, à concevoir des mods et atos en Europe ou aux Etats-Unis puis à en sous-traiter la fabrication en Chine pour obtenir un produit accessible à toutes les bourses. Et dans ce contexte, quel sera l’intérêt des clones ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bonne réflexion.
Et bonne vape !
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