Refaire ses résistances : le coilage pour les nuls
Vapoteurs, vapoteuses, si vous avez des envies de passer au reconstructible mais que vous avez peur de ne pas réussir à refaire vos résistances correctement, cet article est fait pour vous. De la loi d’ohm à la notion de coefficient de chauffe en passant par les questions de courant de décharge maximum, nous allons faire le tour de la question, en un dossier dont voici le premier volet, pour que vous puissiez aborder le monde des atomiseurs reconstructibles en toute sérénité et en toute sécurité.
Le matériel de base pour refaire ses résistances
Pour refaire vos résistances d’atomiseurs reconstructibles, il vous faut tout d’abord un peu de matériel :
• Du fil résistif (choisissez d’abord du Kanthal 0,30 mm ou du vapowire 28/29 AWG ; plus tard, vous pourrez expérimenter autre chose) ;
• Un tournevis de précision ou un nécessaire à microcoil
• Une pince coupante de précision
• Un ohmmètre ou un mod électronique indiquant la valeur de résistance
• Du matériau d’absorption (coton cardé, Fiber Freaks, etc.)
C’est bien sûr le fil résistif qui sera votre principal outil pour refaire vos résistances. Le principe est de réaliser ce que l’on appelle un coil, une bobine, en anglais. Cette bobine va « freiner » le courant envoyé par la batterie/l’accu et ainsi transformer l’énergie de l’électricité en chaleur, exactement comme la résistance de votre grille-pain.
Les principes de base d’électricité appliquée aux résistances d’ecig
Et cette production de chaleur, elle se fera suivant la loi de Joule (programme de physique de collège, souvenez-vous…) qui dit une chose simple :
P = U²/R
Où P est la puissance, U la tension et R la résistance.
Vous voyez donc que cette fameuse résistance a un impact immédiat sur la puissance de vape. Plus la résistance sera basse, plus la puissance sera élevée, à tension constante ; et inversement, plus la résistance sera élevée, plus la puissance sera faible, à tension équivalente.
Or :
• Plus la puissance est forte, plus votre cigarette électronique produit de vapeur mais plus le hit est puissant ;
• Plus la puissance est faible et moins votre cigarette électronique produit de vapeur et moins le hit est puissant.
La notion de puissance est donc fondamentale pour trouver son « sweet spot », cet équilibre entre vapeur/saveur/hit que tout vapoteur recherche. Note : on considère en général que des puissances de vape comprises entre 7W et 12W sont de nature à satisfaire la plupart des vapoteurs, notamment débutants…
Bref, la valeur de votre résistance (on parle souvent, pas forcément à juste titre, d’impédance) dépendra principalement de deux critères :
• Le diamètre de votre fil résistif : plus il est épais, moins il est résistif, et inversement.
• De la longueur de fil résistif nécessaire à la réalisation de votre coil : le fil résistif a une résistivité linéaire exprimée en ohm/m. Par exemple, le kanthal A1 0,30 mm a une résistivité de 20,51 ohm/m. Cela signifie qu’avec 1 mètre de fil, vous obtenez une résistance de 20,51 ohms. On en déduit que pour 10 cm de fil, vous obtenez une résistance de 2 ohms environ.
Habituellement, on vape, avec un atomiseur reconstructible, à des résistances comprises entre 1 ohm et 1,5 ohm. Mais certaines personnes préfèrent réaliser des résistances hautes de 2 ou 2,5 ohms, tandis que certains vapoteurs sont adeptes du sub-ohming, c’est-à-dire qu’ils vapent avec des résistances inférieures à 1 ohm. Mais nous y reviendrons.
La réalisation de la résistance
Pour réaliser votre résistance, vous allez donc enrouler votre fil résistif autour d’un axe, classiquement la tige d’un tournevis de précision de 2 mm ou de 1,5 mm (cela marche également avec les aiguilles de seringues vendues pour pomper le liquide).
Ici, vous trouverez empiriquement le nombre de tours à faire. Où vous pouvez une fois encore solliciter vos réminiscences de cours de maths de collège (ou Google quand on a oublié ses cours de maths de collège…).
Par exemple, avec votre Kanthal 0,30 mm, vous voulez une résistance de 1,2 ohm. Vous devrez donc utiliser :
1,2 * 100/20,51 = 5,8 cm
Prenons une marge de manœuvre : il vous faut 7 à 8 cm de fil résistif (vu le prix du fil résistif, ne soyez pas radin…).
Calculons maintenant quelle longueur de fil est nécessaire pour faire un tour de 2 mm grâce à la formule du périmètre du cercle :
P = 2 πR
Où P est le périmètre (en millimètres) et R le rayon de la bobine (en millimètre) ; ici R= 1 mm
Pour faire un tour, il vous faut donc environ 6,28 mm de fil. Pour obtenir vos 1,2 ohm de résistance, il faudra donc faire environ 9/10 tours sur votre axe de 2 mm de diamètre (58mm de fil divisé par 6,28).
Passez ensuite une patte dans le pôle positif de votre atomiseur reconstructible, une patte dans le pôle négatif, et le tour est joué, vous avez réalisé votre premier microcoil !
A noter :
• Quand vous faites vos tours, veillez à serrer les tours le plus possible pour que les fils se touchent au maximum ;
• Une fois votre coil monté sur l’atomiseur, coupez l’excédent de fil résistif et allumez votre mod pour faire chauffer votre coil « à vide ». Il doit rougir de manière uniforme, de l’intérieur vers l’extérieur. Si ce n’est pas le cas, resserrez les spires avec une pince céramique. N’hésitez pas à répéter l’opération plusieurs fois.
La suite au prochain épisode pour aborder les questions plus complexes de coefficient de chauffe, de courant de décharge maximum et de sub-ohming.
Bonne vape !
Commentaire Facebook