Loi anti-tabac : l’hécatombe commence pour l’e-cig
Des groupes Facebook qui ferment, des blogs réputés qui deviennent privés et accessibles seulement sur inscription, des témoignages font même état de boutiques qui ferment, par anticipation des problèmes qu’elles pensent finir par rencontrer : bref, le 20 mai, c’est aujourd’hui, et l’hécatombe commence. Bilan d’une iniquité.
L’article 23 du Programme National de Réduction du Tabagisme (PRNT)
Il est important d’expliquer en détail aux vapoteurs ce qui bloque et d’où viennent toutes ces inquiétudes et ces démarches tragiques. Car si l’on se focalise habituellement sur la fameuse TPD, la directive européenne anti-tabac, c’est en réalité le programme national de réduction du tabagisme qui pose problème aujourd’hui.
En effet, alors que les modalités exactes de la transposition en droit français de la TPD ne sont pas encore connues, notre ministère de la santé, épaulé par nos élus qui ont voté la loi santé, a établi une réglementation française plus dure encore que la TPD elle-même ! Et c’est l’article 23 de la loi de modernisation de notre système de santé qui pose tous les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui.
En effet, ce dernier stipule « l’interdiction de la propagande et de la publicité, directe ou indirecte, en faveur des dispositifs électroniques de vapotage ainsi que des flacons de e-liquides. »
Dès lors, ce billet, lui, est autorisé : il s’agit d’un article d’information sur la règlementation et les événements qui y sont liés. Mais d’autres articles de ce même blog sont en théorie hors la loi, de même que de nombreux autres sur le web ! Un groupe Facebook public de vapoteurs qui se transmettent des conseils : hors la loi ! Un magasin qui fait, sur Facebook, la promotion de ses nouveaux produits ou de ses promotions : hors la loi !
Mais il y a pire. Car cet article 23 du PNRT stipule que l’interdiction de publicité directe ou indirecte « inclut également tout affichage ou toute exposition de produits, visible de l’extérieur dans les boutiques spécialisés ». Et là, on touche à l’iniquité la plus crasse : tous les bureaux de tabac permettent de voir les rangées de paquets de clope depuis l’extérieur. Les feuilles à rouler (pour rouler des pétards en plus…), les briquets et autres pipes et cigares sont même généralement exposés en vitrines. Mais il faudrait que les boutiques de cigarette électronique aient des vitrines opaques empêchant les fumeurs de jeter un œil à ce qui pourrait, enfin, les détourner du tabac ?
L’article 26 sur le lobbying…
Juste pour rire (jaune, évidemment), évoquons tout de même l’article 26 de la loi santé. Car cet article entérine le fait que certains de nos politiques se font graisser la patte. De fait, plutôt que d’interdire les « avantages en nature ou en espèces, sous quelque forme que ce soit, d’une façon directe ou indirecte, dont la valeur dépasse 10€, procurée à des membres du Gouvernement, des membres des cabinets ministériels, (…), des parlementaires, etc. »… on demande simplement aux industriels du tabac d’en faire un compte-rendu détaillé.
C’est autorisé, il faut juste le dire.
Ben voyons…
Bonne vape, tant que vous pouvez encore !
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