Pourquoi la cigarette électronique est-elle en perte de vitesse ?
30% de baisse au dernier trimestre 2014. 2 000 boutiques en France fin 2015 contre 2 400 en 2014. Ce ne sont donc pas moins de 400 à 500 boutiques qui ont fermé cette année. D’ailleurs, les chiffres sont parlants : pour chaque nouvelle boutique qui ouvre, 3 ferment. Le marché de la cigarette électronique se tasse, les médias se chargent bien de le répéter. Petite analyse par Ciga.
Un marché qui arrive à maturité
La première des raisons de la stagnation, voire du recul du marché de l’e-cigarette, c’est que le nombre de vapoteurs réguliers stagne. 1,5 million, c’est le nombre de vapoteurs (vapoteurs exclusifs et vapofumeurs) en France. Déjà équipés, ces consommateurs font donc peu d’achats de matériel et se tournent surtout vers du consommable et du e-liquide avec un peu de renouvellement de temps en temps.
L’ironie d’ailleurs, c’est que c’est un sondage TNS Soffres pour… les buralistes qui nous renseigne sur les comportements d’achat des vapoteurs (ce qui en dit long d’ailleurs sur les intentions des buralistes) : désormais, 70% des achats se font pour du liquide et des consommables, 30% pour du matériel. Il y a 1 an, c’était l’inverse. Pas étonnant donc que le chiffre d’affaires global du secteur en souffre.
Egalement, la maturité du marché fait le ménage aussi : de nombreuses boutiques de non spécialistes opportunistes se sont ouvertes pour profiter de la progression du marché. Ces acteurs n’ont pas perduré et seuls sont restés les commerçants sérieux et/ou plus solides.
Intox et lobbying en cause
Mais la maturité du marché ne fait pas tout. Et si la cigarette électronique connaît un recul, c’est aussi en grande partie à cause de l’intox des médias, des études financées en sous-main par l’industrie du tabac et du lobbying des buralistes, soutenus par Big Tobacco.
Le résultat, c’est que les Français ont peur : batteries qui explosent, dangers des flacons de e-liquide, la cigarette électronique 50 fois plus cancérigène que le tabac, interdiction de vaper dans les lieux publics, etc. On ne compte plus les attaques médiatiques et législatives contre l’e-cig qui dérange parce qu’elle menace des marchés acquis de longue date.
C’est d’ailleurs ce qu’avance latribune.fr dans un article du 18 juillet 2015 en évoquant la « stratégie de la peur ». Et évidemment, la pression (comprenez, le lobbying) des géants du tabac et des buralistes ainsi que la gêne des politiques pour qui le tabac représente une manne sont directement en cause. Un chiffre simple : selon une étude de marché Xerfi, en 2014, 60% des Français pensaient que l’e-cig est mauvaise pour la santé ! En 2012, ils n’étaient que 26% à le croire !! Du beau boulot de désinformation des médias…
C’est dommage, voire tragique, car, comme le titrait le Huff Post en mars 2014, grâce à la cigarette électronique, il y a un an, c’était le tabac qui était en perte de vitesse, chez les jeunes notamment. Aujourd’hui, les jeunes se sont retournés vers le tabac à rouler…
Il est temps aujourd’hui que nos élus prennent conscience de l’importance de l’e-cigarette dans la lutte contre le tabagisme pour mettre en place une véritable politique de santé publique qui fasse la guerre au tabac et l’amour à l’e-cigarette.
Des prévisions pessimistes
Pour finir, le cabinet Xerfi élabore dans son étude plusieurs projections dont la plus réaliste n'en est pas moins pessimiste : selon le spécialiste de l'analyse des marchés, d'ici 2018, l'e-cig sera taxée à 45%, les géants du tabac auront inondé le marché avec des produits intermédiaires dont ils ont le secret et le nombre de boutiques spécialisées devraient se stabiliser aux alentours... de 800 sur le territoire français. Espérons qu'ils se trompent...
Bonne vape !
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